CONCLUSION :L'ETAT-EGLISE PONTIFICAL

 PRESENTATION


  I   L'Eglise, administration religieuse de l'Empire ( 325 - 750 )
  II   Les premiers temps de l'Etat pontifical ( 754- 1054 )
    
  III      Après les accords de Latran (1929 )
     
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LA BASILIQUE SAINT-PIERRE

                                                              

     La Basilique Saint-Pierre du Vatican constitue le centre vital du christianisme romain. Ce bâtiment grandiose fut commandé par Constantin, commencé en 322 et terminé en 349 sous Constant, son fils. Cette construction se dresse sur le Janicule, colline à l'ouest du Tibre, baptisée du nom de Janus. A l'origine dans la religion publique romaine, Janus était le "dieu des dieux", premier nommé dans une prière avant Jupiter. Le premier mois de l'année porta son nom;le prêtre de Janus était le "rex sacrorum", dépossédé sous l'Empire d'une partie de ses prérogatives au profit du Pontifex Maximus.
     La Basilique fut érigée à l'emplacement du temple de Cybèle, où les prêtres de la "Mère des dieux" vaticinaient; elle occupa aussi l'espace réservé à un cimetière important dont la profanation dut être autorisée par Constantin, en tant que Pontifex Maximus, intermédiaire entre la divinité et les habitants de l'Empire, ses sujets.
     La géographie des lieux et l'architecture des bâtiments font ainsi de la religion de Constantin, l'héritière directe des cultes anciens dits païens; elles confirment son rôle de fondatrice d'un rituel nouveau adapté à l'unicité de Dieu, c'est-à-dire rapportant à un dieu unique, proclamé par Constantin et origine de tout pouvoir, les dons attribués aux divinités antérieures, par l'effet d'un syncrétisme de nécessité.
     Le christianisme s'inventa comme la religion du pouvoir impérial. Constantin fut, de son vivant, adoré comme Dieu Solaire par tous ses sujets, y compris les Chrétiens; aux yeux de ceux-ci, il était apparu comme une nouvelle incarnation de leur Sauveur, en les délivrant des menaces mortelles que faisait peser sur eux la persécution de Dioclétien. L'Eglise christianisée devint l'Administration religieuse de l'Empire, en place du conglomérat d'associations composant le mouvement chrétienn. Cette Administration perdura pendant quatre siècles et demi.

     Des événements politiques très importants changèrent progressivement les structures de l' Empire romain. L'Empire d' Occident disparut en 476 (ou 480); l'autorité de l' Empereur d' Orient sur les terrritoires occidentaux vacilla sous le coup des invasions gothiques, franques et lombardes. Constantinople perdit définitivement le conntrôle de l'Italie en 750. Son affaiblissement provenait aussi pour beaucoup des invasions musulmanes à partir de 632 environ; elles enlevèrent les trois patriarcats chrétiens d'Alexandrie, Jérusalem et Antioche, submergèrent l'Afrique du Nord et s'imposèrent même en Espagne, poussant des raids en Gaule et en Italie.
                                  L'Empire romain avait vécu

     Entre-temps, l'Eglise de Rome s'était imposée à la tête des Eglises occidentales et son évêque se proclamait le successeur des Empereurs romains d'autrefois dont il avait accaparé le titre de Pontifex Maximus, en se disant aussi le "Consul de Dieu". Les relations entre Rome et Constantinople se dégradèrent fortement et se rompirent à partir de 750, lorsque l'Exarque quitta sa capitale de Ravenne définitivement pour regagner Constantinople.
     L'évêque de Rome, Etienne II, la Ville étant à nouveau gravement menacée par les Lombards, n'eut plus d'autre recours que de venir en 754 à Ponthion en Gaule, solliciter l'aide de Pépin le Bref; au nom d'une prétendue donation de Constantin à l'évêque romain de l'époque, Sylvestre 1er. Une première victoire sur les Lombards fut insuffisante à rassurer les Romains. Etienne II fit alors parvenir, au début de 756, à Pépin le Bref, une lettre adressée personnellement à celui-ci par Pierre, le premier des Apôtres, porteur des clés du Ciel, pour l'exhorter à sauver la Ville où, lui, Pierre avait subi le martyre. Ces arguments célestes suffirent à ¨Pépin pour repartir en guerre, vaincre les Lombards, et doter l'évêque de Rome d'un royaume regroupant les principaux patrimoines de son Siège, dans lequel il disposait désormais de tous les pouvoirs comme chef d'Etat parrainé par le Roi des Francs.

     Nous nous attacherons à manifester la "sainteté" de cet Etat-Eglise pontifical, en examinant rapidement comment il se développa au cours des trois siècles séparant sa création de la rupture définitive d'avec l'Eglise de Constantinople en 1054.
     Finalement, nous dresserons un bref état de la situation actuelle, après les accords du Latran en 1929.

 

 

 

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